visage-flou

La spiritualité et la logothérapie

La place du testament spirituel dans le logo récit
(autobiographie existentielle)

par Martine Huillard,
praticienne en psychothérapie et en logothérapie

Le testament spirituel est la dernière des 9 parties du logo récit.

Les 9 parties sont :
Le passé : parents / enfance/ années d’école/ début de la vie adulte
Le  présent 
Le futur : futur proche/ futur lointain/ mort/ les traces que je veux laisser 

Définir les traces :
« La notion de trace implique l’idée d’une présence différée, atténuée, elle emporte l’idée d’attestation et de témoignage. De ce point de vue, la composition de ce segment consistera à faire le départ entre ce que le sujet entend laisser de manière inconditionnelle (un testament par  exemple) et doit surtout l’amener à réfléchir et à se prononcer sur la nature de l’héritage qu’il entend transmettre. L’expérience montre d’importants contrastes, d’une personne à l’autre, en ce qui concerne la formulation de ce segment : l’indifférence le dispute parfois à l’extrême souci de pérenniser son passage sur terre. Dans la mesure où ce segment peut inspirer un développement significatif, l’attention d’un rédacteur sera surtout dirigée sur l’explicitation des valeurs de sens qui caractérisent les « traces » qu’il entend laisser. » (Georges-Elia Sarfati, in Manuel d’analyse existentielle et de Logothérapie. Dunod, 2018)

Valeurs de sens : 
Pour V Frankl, c’est l’expression pour chacun des valeurs de sens qui définit la vie spirituelle.

Orientation de sens : éros  
Orientation de sens : pathos
Orientation de sens : éthos

1- L’éros : Valeurs d’expériences
Entretenir un rapport avec la nature, la beauté, l’autre … 

2 – Pathos : Valeurs de créativité, d’engagement
Faire œuvre : (s’investir dans un travail, une œuvre, une cause) 

3 – L’éthos : Valeurs d’attitude
Changer le rapport à la souffrance développée dans des situations de souffrances inévitables (par ex, affirmer des valeurs  de dignité).

Chaque  partie du logo récit  se décline en 5 questions
1 – Quels sont les faits ?
2 – Comment je ressens les faits aujourd’hui ? Quels sentiments m’inspirent ils ?
3 – Qu’est-ce que j’en pense aujourd’hui ?
4 – Comment je me positionne par rapport à ces faits aujourd’hui ? (CV’est un rapport critique).
Est-ce que j’accepte les faits, mes sentiments, mes pensées en rapport à ces faits ?
5 – Est-ce que je peux encore changer quelque chose à ces faits? (y compris les faits futurs)

Le testament spirituel aurait donc une double visée :
1 – Qu’est-ce que je veux laisser, transmettre  comme traces, et pour cela :
2 – Qu’est-ce que je peux encore changer, transformer  (question 5)
La question 5 situe  le sujet dans un espace / temps encore non advenu qui ouvre au remaniement, développement, transformations du présent.

Les changements peuvent opérer sur plusieurs plans.
A titre d’exemples :
– moral : « tirer une leçon »
– comportemental, relationnel
– symbolique
et à travers les trois catégories de valeurs (éros, pathos, éthos).